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06 Jan 2019

Rétrospective 2018

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L’année 2018 a été une année étrange, marquée sur sa fin par un soulèvement spontané de gens toujours plus accablés par les impôts et les charges (chaque nouvelle « réforme » du gouvernement n’ayant pour but ultime que d’imposer de nouvelles restrictions budgétaires ou des augmentations de contributions pour les citoyens, et ce afin de combler l’incapacité abyssale des dits gouvernements à assurer la prospérité et la sécurité du pays tout en préservant les droits fondamentaux de tous). Une fin d’année qui débouche sur un espoir de plus de justice et de démocratie, un espoir fragile certes, une vague qui pourra être écrasée par la force comme l’ont été tant de soulèvements populaires avant elle, mais espoir quand même. Ce qui, pour un auteur qui dénonce dans ses ouvrages les abus de pouvoir et les injustices, ne peut que me réjouir. Comme beaucoup d’autres, la grande majorité des gens si j’en crois les sondages, et même si je suis fondamentalement non-violent, je soutiens cette majorité autrefois silencieuse qui lutte pour le droit à vivre dignement de leur travail présent ou passé. Ceux qui pensent que leur colère va finir par s’éteindre ne comprennent sans doute pas que tant que les frigos resteront vides avant la fin du mois, tant qu’une majeure partie du pays sera petit à petit privée des commodités et services les plus fondamentaux à sa survie et à son bien-être, ça n’est pas prêt de se produire.

Voilà pour la parenthèse citoyenne. Une curieuse année en effet qui, je l’espère, débouchera sur une issue positive pour tous et un changement radical dont la façon dont nous concevons le gouvernement d’un pays au service de tous et non d’une minorité de privilégiés. Et là-dessus, y a du boulot.

Côté écriture, j’ai eu le plaisir de franchir de nouveaux jalons cette année même si j’ai dû opérer un très long hiatus dans mon activité d’écrivain après la parution de mon troisième roman en février. Je suppose que ça arrive à tous les auteurs, ce besoin de se recentrer et de faire le bilan après plus de dix ans à écrire pratiquement tous les jours, à devoir quotidiennement promouvoir et défendre son œuvre en s’exposant aussi bien aux louanges qu’aux railleries (rares, certes, méritées peut-être, mais toujours blessantes), à fixer cette courbe des ventes comme si votre vie et votre bonheur en dépendaient. Cette peur, peut-être, de se replonger pendant un an ou plus dans les méandres parfois douloureux d’un roman et dans la profonde solitude de l’écrivain face à son clavier. Heureusement, il y a toujours les marques de soutien, ces lecteurs et lectrices inconnus qui apprécient ce que vous faites, les amis auteurs qui partagent cette même passion, les bloggeurs et critiques qui vous encouragent. C’est, en finalité, tout ce qui compte. Ce lien qui se tisse entre l’auteur et ses lecteurs et cette promesse toujours renouvelée qu’il y a encore un voyage à faire, des horizons à découvrir, un futur à qui donner vie à travers le lien ténu mais si puissant de quelques mots sur une page.

Voici donc la rétrospective de mon année 2018 en tant qu’auteur, une suite de petits cailloux blancs laissés sur mon passage et qui, je l’espère, me permettront de mesurer le chemin parcouru et celui qui me reste encore à faire.

Quant à 2019, j’ai déjà quelques projets, incluant une publication au format poche d’un de mes romans, dont je parle en fin d’article.


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Janvier


Retour sur les listes des meilleures ventes Amazon pour mon second roman, paru en 2017, Le masque d’Eurydice, qui a atteint la position numéro 4 en janvier. Cette histoire d’amour sur fond d’espionnage n’a reçu que des commentaires positifs, aussi bien des lecteurs que de la critique, avec une note de 18.5/20 en moyenne aussi bien sur Babelio que sur Goodreads.

Ma nouvelle « Le puits aux fées » a été diffusée depuis le 1er janvier jusqu’à fin décembre pour les abonnés numériques du magazine Notre Temps.


Février

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Parution en autoédition de mon troisième roman, Ceux qui contemplent l’abîme, un thriller policier mettant en scène un balayeur du Quai des Orfèvres qui va se retrouver malgré lui embarqué dans la poursuite d’un tueur en série, une mission à laquelle il n’est pas vraiment préparé. Le titre a figuré plusieurs semaines dans les meilleures ventes de Thrillers et s’est hissé en juin à la première place du classement des ventes Amazon à la faveur d’une offre spéciale. Il s’est vendu à plus de 1600 exemplaires à ce jour, ce qui est honorable sans atteindre les chiffres de vente du Baiser de Pandore qui a dépassé les 11.000 exemplaires cette année.

Mars

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Cinquième participation au Salon du Livre de Paris où j’avais été invité par Amazon France à participer à une table ronde sur « Comment se lancer dans l’autoédition » en raison de mon parcours d’auteur à succès. J’ai écrit un article sur ce blog pour résumer mon intervention et mes conseils. Comme chaque année, j’ai eu grand plaisir à retrouver mes collègues et amis auteurs, lecteurs et bloggeurs, ainsi que des aspirants auteurs avec qui j’ai pu échanger durant ces trois journées.





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Mai

J’ai aidé une amie auteure à lancer un de ses romans, Le parfum des salines, en réalisant la couverture, maquette et promotion de son livre. Danièle a été publiée par de grands éditeurs mais ses romans sont un peu tombés dans l’oubli et ça me fait plaisir de l’aider à développer un nouveau lectorat.




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Juin Mon roman « Ceux qui contemplent l’abîme » a atteint la position #1 des meilleures ventes Amazon, cinq mois après sa sortie et après avoir longtemps figuré dans les meilleures ventes de Thrillers.

Juillet


Nous avons célébré le premier anniversaire de la parution en librairie de mon roman noir, Le baiser de Pandore. Être largement diffusé en librairie, FNAC, etc. est bien sûr le rêve de tout écrivain (avant celui de vendre un million d’exemplaires), c’était donc un jalon important en tant qu’auteur que de faire le bilan après un an. Malheureusement, le second rêve (celui de vendre suffisamment d’exemplaires pour pouvoir vivre de ma plume) est encore loin mais le roman devrait bientôt trouver une seconde vie grâce à sa possible sortie au format poche en 2019. Tous les espoirs sont encore permis…

Septembre


Le site d’investigations criminelles CriminoCorpus m’a consacré un article en tant qu’auteur de polars. Un peu plus tôt, le titre était classé comme le roman le plus populaire sur le site BePolar, une référence en la matière, grâce à une très belle critique de l’une de ses contributrices.

Novembre


En partenariat avec le site Short Edition, j’ai écrit (en anglais) une nouvelle d’intrigue policière au sein de l’Hôtel de la Cité de Carcassonne qui sera imprimée et distribuée à ses hôtes comme « bed time story ». Un projet sympathique qui me permet de travailler le genre de la nouvelle que j’apprécie énormément.

Toujours avec Short Edition, l’une de mes nouvelles, La battue, a été sélectionnée pour la campagne sur la déclaration des droits de l’homme parrainée par la SNCF et diffusée dans les distributeurs d’histoires courtes positionnées dans les gares SNCF. Cela porte à six le nombre de mes nouvelles actuellement diffusées soit dans les distributeurs d’histoires courtes, soit sur le réseau de cars Transdev au profit des voyageurs.

Décembre

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Parution du roman collectif « À fleur de cadavre » écrit sous la forme d’un cadavre exquis à une cinquantaine de mains dont des auteurs réputés comme Danielle Thiery, Sandrine Destombes, Sacha Erbel ou Solène Bakowski, parmi bien d’autres. Nous avons contribué chacun à un chapitre sous l’égide du Collectif Polar et de ses très sympathiques animatrices et critiques. Le roman a fait l’objet d’un tirage limité réservé aux membres du collectif et aux auteurs et sera donc un objet collector dans les années à venir (sauf s’ils se décident à le commercialiser).

Projets pour 2019


Me voilà donc paré pour 2019, avec quelques projets fermes et d’autres en cours de développement :

Premièrement, la parution au format poche de mon roman « Le baiser de Pandore » qui est un projet des éditions Incartade(s) pour cette année. Pas de date pour l’instant.

Parution en mars 2019 de ma nouvelle « L’orage » au format numérique et papier dans un recueil de nouvelles publié par Short Edition.

Parution de mon quatrième roman, dont j’ai démarré l’écriture et dont je ne peux encore révéler le thème pour la simple raison que je ne le connais pas moi-même. Comme un certain nombre d’auteurs (King, Murakami, pour ne citer que les plus connus), je n’ai aucune idée d’où le roman va m’emmener, je pars sur des scènes qui s’imposent à mon esprit et petit à petit démêle l’écheveau de ce roman qui est quelque part en moi mais que je ne connais pas encore.

J’aimerais également terminer l’écriture d’un recueil de nouvelles de science-fiction dont j’ai déjà produit la moitié des histoires et qui me tient à cœur mais dont je dois encore écrire quatre ou cinq nouvelles. Écrire une nouvelle ne me prend qu’un jour ou deux donc, l’inspiration aidant, ça pourrait voir le jour bientôt mais la Muse est parfois capricieuse.

Voilà, je vous souhaite une très bonne année 2019 et j’espère de tout cœur que ce sera une année d’évolutions positives et d’espoir pour tous.

01 Apr 2018

L'autoédition: pourquoi, comment?

Comment se lancer dans l'autoédition et en quoi cela peut-il changer votre vie? 

 

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Le stand KDP au dernier Salon du Livre Paris
C’était la question qui avait été posée lors de la table ronde à laquelle j’avais été convié sur le stand Amazon lors de l’édition 2018 du Salon du Livre Paris, en compagnie de mes charmantes collègues Anne-Gaëlle Huon et Lhattie Haniel, toutes deux auteures à succès en autoédition et ayant déjà un pied dans l’édition traditionnelle.

Pour ceux et celles que cela pourra intéresser, voici un article concernant mon expérience sur la question. J’y aborde les aspects plus techniques de l’autoédition, donc cela s’adresse plus spécifiquement aux personnes qui voudraient franchir le pas ou aimeraient des conseils pratiques sur comment mettre toutes les chances de leur côté.

Des livres ont été écrits sur le sujet, que je ne saurai trop vous conseiller de consulter (de préférence ceux écrits par des auteurs qui ont eux-mêmes eu du succès en autoédition) et je ne vais pas tenter de répondre à toutes les questions en un seul article, mais poser les jalons qui pourront vous permettre d’appréhender le sujet.

Alors, l’autoédition peut-elle changer votre vie et, si oui, comment ?



L’écriture comme moteur

 

Ma première réponse est que seule l’écriture peut changer votre vie. L’édition, quelle qu’elle soit, ne fera rien pour vous si vous n’adoptez pas, dans un premier temps et pour une durée indéterminée, la vocation de l’écriture.

J’ai toujours pressenti qu’on « entrait » dans l’écriture un peu comme on entre dans les ordres. C’est une activité qui va absorber une partie de votre vie et déterminer en grande partie votre futur. Vos cercles d’intérêt vont changer, vos rapports avec votre entourage vont évoluer. C’est vrai de tous les arts et de toute activité qui demande un fort investissement personnel. Le paysage autour de vous va changer. Le regard des autres à votre égard va changer. Vous allez changer.

Donc, avant même de vous lancer dans cette entreprise, il convient de mesurer votre degré de passion pour le projet. Parce qu’une fois que vous aurez fait le premier pas, il sera très difficile, surtout si vous avez du succès, de faire marche arrière. Vous embarquez sur un voyage au long cours et il ne sera pas forcément possible de débarquer en route. Votre désir d’écrire est-il tel qu’il vous soutiendra au cours de ce long périple, en dépit des vents parfois contraires et des nombreux écueils qui peuvent vous attendre ?

Bien sûr, vous pouvez également faire cela uniquement pour gagner de l’argent, sans en faire quelque chose de personnel. Ça marche aussi. Mais même dans ce cas, il va falloir vous investir dans cette activité, ne serait-ce qu’en termes d’heures passées à la barre de votre petite entreprise.

Les miracles de l’autoédition


Maintenant que c’est dit, l’autoédition peut effectivement vous aider à percer en tant que nouvel auteur, vous construire un lectorat fidèle et attirer l’attention des éditeurs. C’est un fait qui n’a plus besoin d’être démontré.

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Deux auteures issues de l'autoédition parmi
les dix auteurs français les plus vendus en 2017

L’autoédition a fait ses preuves comme révélateur et vivier de nouveaux talents. Miser sur un auteur déjà plébiscité en autoédition limite les risques pour les maisons d’édition et les acheteurs de livres. L’année 2017 a vu pour la première fois deux auteures issues de l’autoédition classées parmi les dix auteurs français les plus vendus en France, avec plus d’un million d’exemplaires à elles deux. C’est devenu une réalité de l’édition.

Parmi la cinquantaine d’auteurs autoédités que j’ai personnellement côtoyés au cours des trois années passées, plus de la moitié sont aujourd’hui publiés par des éditeurs traditionnels. En fait, ceux qui ne le sont pas soit s’y opposent ou soit n’ont pas encore trouvé le « bon » éditeur. Dans tous les cas, la liste fond chaque jour comme neige au soleil.

Pour cela, néanmoins, il convient d’écrire dans des genres précis car l’autoédition semble ne bénéficier qu’à certains genres. L’érotisme, la romance, le feel-good, le Young Adult, le suspense psychologique, le polar, le thriller et quelques titres d’humour. Le roman littéraire, la Fantasy, la Science-Fiction et les genres autres que la fiction ont plus de difficultés à trouver leur public en autoédition. Ça peut changer, mais pour l’instant c’est le cas. Donc si vous écrivez dans un de ces genres « maudits », ce sera plus difficile. Mais il y a toujours des précurseurs, alors pourquoi pas ?

Bon, passons aux choses sérieuses, et la seule qui vous intéresse sans doute :

Comment autopublier un livre


Il existe deux plateformes principales d’autoédition en français, Kindle Direct Publishing par Amazon et Kobo Writing Life par FNAC. Il est possible de publier un ouvrage en quelques minutes sur ces deux plateformes et votre ouvrage sera disponible à la vente 24h ou 48h plus tard. La plupart des auteurs autoédités font la grosse majorité de leurs ventes sur KDP, quoique certains soient parvenus à se créer une niche sur Kobo.

Pour la mise en ligne de votre ouvrage, outre le titre, nom d’auteur et portée des droits, vous devrez renseigner certaines informations qui sont importantes pour votre succès. À titre indicatif, ces informations peuvent toujours être changées, augmentées et améliorées plus tard, donc rien n’est définitif.

* Manuscrit


Un simple fichier Word ou équivalent suffit pour votre manuscrit, la conversion en ebook sera faite par la plateforme KDP ou KWL.

D’une manière générale, il faut s’assurer que la mise en page est cohérente (vous pouvez prévisualiser l’ebook avant publication), les chapitres séparés, la table des matières, s’il y en a une, fonctionnelle. La police est sans importance car le lecteur pourra la modifier à sa guise, ainsi que la taille des caractères et l’espacement des lignes. Si vous mettez des caractères en avant dans votre document source (titre, sous-titres, têtes de chapitre, italiques, gras), les proportions, styles et attributs seront conservés mais pas la police.

Accessoirement, il est également possible de publier votre ouvrage au format broché, ce qui requière une mise en page et typographie professionnelle, et ne suit pas les principes de création d’un ebook. Les autres critères sont pertinents pour un broché, il n’y a que la mise en page et la préparation du manuscrit qui sont différentes. Si ça vous intéresse, voir la rubrique d’aide KDP sur le sujet.

Après la présentation générale, le point le plus important, hormis le style qui vous est propre, sont la grammaire et l’orthographe. En tant qu’auteur autoédité vous êtes responsable de la relecture et correction de votre texte, une fonction normalement assurée par l'éditeur. Un texte bourré de fautes, peu importe sa qualité littéraire, piquera les yeux de vos lecteurs et risquera de vous attirer pas mal de commentaires négatifs (et les commentaires une fois acquis ne disparaissent pas). Vous n’aurez peut-être pas, au début, les moyens de vous payer une relecture professionnelle, alors il va falloir vous débrouiller avec les moyens du bord. Vous avez peut-être une prof de français dans vos relations ou des ami(e)s qui accepteront de relire votre texte. Il existe même des « béta-lecteurs » qui proposent gratuitement leurs services sur les réseaux sociaux.

Avoir un texte exempt de toute faute est pratiquement impossible (même les livres édités en ont) mais ce n’est pas une étape que vous pouvez vous permettre de négliger. L’approche « mon texte est tellemment géniale que personne ne vas remarqué les faute » est à vos risques et périls.

* Couverture


La couverture sert deux objectifs : attirer l’attention et donner un avant-goût de ce que contient votre livre. Si elle peut également provoquer du désir ou de la curiosité, c’est encore mieux. Mais il est important qu’elle soit en adéquation avec le contenu de l’ouvrage. Une couverture à dominante noire par exemple pourra fonctionner pour l’érotisme mais pas pour la romance. Une couverture à dominante rose pour un thriller, pas terrible.

Regardez les couvertures d’autres ouvrages à succès dans votre catégorie et inspirez-vous en. Bien évidemment, vous pouvez décider de vous démarquer et de créer un style qui vous est propre mais ces choses sont difficiles sans l’aide d’un graphiste. La plupart des auteurs autoédités ont démarré avec des couvertures « faites-maison » qu’ils ont ensuite améliorées avec l’aide de professionnels. N’oubliez pas que rien n’est définitif en autoédition, vous pouvez toujours télécharger une nouvelle couverture quand il vous plaira.

Un élément important de votre couverture est qu’elle n’apparaîtra pas comme une jaquette de livre en librairie mais comme un timbre-poste au milieu d’autres timbres-poste. Ne copiez donc pas les jaquettes de livres de librairie. Le titre et, si possible, le nom d’auteur doivent être lisibles même dans une taille très réduite et doivent être plus dominants que sur les couvertures classiques. Les exemples ci-dessous vous en convaincront peut-être.

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Saurez-vous deviner l'auteur ou le titre de ces ebooks?

* Description (quatrième de couverture)

 

La description est sans doute, avec la couverture, l’élément le plus important pour achever de convaincre le lecteur (à défaut d’avoir des dizaines de commentaires positifs, mais ceux-là viendront plus tard). Ne négligez pas cette étape et faites-vous aider si nécessaire par les gens qui ont lu le livre.

Il est parfois difficile d’écrire sa propre quatrième de couverture, l’auteur n’a pas toujours suffisamment de recul pour isoler les aspects importants de l’ouvrage et la modestie peut l’empêcher de se « vendre » avec conviction. J’écrivais mes propres quatrièmes de couverture jusqu’au moment où une de mes lectrices m’a proposé la sienne, qui était bien meilleure, et depuis je demande toujours de l’aide pour écrire la description de mes ouvrages.

Et comme pour les couvertures, étudiez les descriptions d’autres ouvrages du même genre.
 
N’hésitez pas à envoyer votre ouvrage en service de presse à des blogs littéraires qui pourront vous fournir des éléments de texte à insérer dans votre description, voire des citations qui vous aideront à convaincre l’acheteur potentiel de l’intérêt de vous lire. Surtout si c’est votre premier roman, la caution de critiques peut être déterminante. À défaut, utilisez les commentaires de vos lecteurs dans votre description. Si quelqu’un d’autre le dit, c’est beaucoup plus crédible.

* Mots clés


KDP vous offre la possibilité de paramétrer sept mots ou phrases clés pour référencer votre ouvrage. Ces mots ou phrases clés permettront d'apparaître lors de recherches ciblant les mots que vous aurez choisis. Je ne suis pas un spécialiste du référencement mais j’ai noté quelques conséquences de l’utilisation des mots-clés qui pourront illustrer comment en tirer parti.

Vous n’avez pas besoin de répéter les mots déjà employés dans le titre, description ou rubrique de votre ouvrage. Ces mots-là sont déjà indexés par la plateforme et si par exemple votre titre ou description contient le mot « thanatopraxie », il est inutile de le répéter dans vos mots clés. Toute recherche sur ce terme conduira à votre ouvrage. De plus, les autres sites qui référencent Amazon viendront chercher ces mots-clés, donc votre ouvrage pourra apparaître ailleurs que sur le site lui-même.

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Les mots-clés peuvent vous amener dans des endroits inattendus
Une anecdote pour illustrer cela. Lorsque j’ai publié mon premier roman, dont une partie importante se déroule à Moscou, Russie, j’ai mis « Moscou » dans mes mots-clés. Du coup, mon roman, qui était populaire sur Amazon, s’est retrouvé sur un site touristique ayant 500,000 visites par mois parmi les livres conseillés avant de voyager à Moscou. C’est anecdotique, mais ça illustre bien le pouvoir des mots-clés pour faire ressortir votre ouvrage dans les moteurs de recherche.

Reste pour vous à définir sept mots ou phrases clés qui ne figurent pas déjà dans votre présentation et qui pourront aider les lecteurs intéressés par un sujet précis à trouver votre ouvrage. Certains mots-clés ne sont pas autorisés, comme les mots "bestseller" ou citer le nom d'un auteur célèbre, par exemple, (note: si le vérificateur de publication d’Amazon pense que vos mots-clés sont illicites, il vous le fera savoir et vous pourrez toujours corriger), donc il faudra mettre ces références dans votre description si vous en avez besoin. Mais à part quelques exceptions vous avez carte blanche pour définir les mots-clés qui complèteront votre description et pourront vous aider à être mieux référencé (souvent ailleurs que sur Amazon) et ainsi augmenter votre visibilité.Les lieux où se déroulent l'intrigue ou les personnages historiques cités dans votre ouvrage sont une piste, par exemple.

* Les rubriques ou catégories


KDP et Kobo vous demanderont de classer votre ouvrage dans deux ou trois catégories, ou rubriques. C’est-à-dire indiquer s’il s’agit de policier, romance, essai, littérature générale, etc. Cette étape est très importante, surtout quand vous n’êtes pas très connu.

Chaque catégorie (ou genre) a un certain nombre de sous-catégories, et sous-sous-catégories, allant parfois dans des détails très pointus. Par exemple, dans la catégorie très large de SF/Fantasy/Horreur, vous avez des sous-sous-catégories comme « Rencontre avec des extra-terrestres », « Steampunk » ou « Voyage dans le temps ».

Le réflexe naturel serait de classer  votre ouvrage dans la catégorie la plus large possible pour essayer de récupérer le maximum de lecteurs mais, si vous n’êtes pas déjà archi-connu, ce serait une erreur car il sera noyé dans la masse de titres sur le même sujet. C’est tout à fait légitime de penser que votre ouvrage devrait être classé en « Littérature » mais ça ne vous aidera pas à vous démarquer.

Il est plus judicieux de choisir la catégorie la plus étroite possible qui corresponde à votre ouvrage. Par exemple, si votre histoire parle de fantômes, il existe une sous-sous-catégorie « Fantômes » en SF/Fantasy/Horreur, et une sous-sous-catégorie « Supernaturel » en Policier et suspense. En sélectionnant une catégorie plus étroite, vous aurez beaucoup moins de compétition et plus de chances d’apparaître dans les meilleures ventes. Votre ouvrage bénéficiera ainsi d’une meilleure visibilité et apparaîtra dans les rubriques « Meilleures ventes » quand vous aurez atteint le sommet de votre sous-sous-catégorie.

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Un exemple d'email ciblé par Amazon
qui met en valeur les plus populaires
dans chaque sous-catégorie
Quand Amazon enverra ses emails ciblés aux lecteurs de votre genre plus général, ils recommanderont votre ouvrage dans la sous-catégorie que vous avez choisie si vous y êtes bien placé. Et obtenir une meilleure visibilité est la clé pour vendre sur un site qui contient des millions d’ouvrages en concurrence avec le vôtre.

Également important, lorsque vous choisissez les deux ou trois catégories pour votre ouvrage, sélectionnez-les dans des genres différents si possible. Dans l’exemple que je donne, j’ai choisi Policier/Suspense et Horreur, qui sont deux genres bien distincts. Il ne sert à rien de sélectionner les deux ou trois sous-catégories dans le même genre à mon avis, autant essayer de viser des genres distincts pour augmenter vos chances d’être visible.

Une fois que votre ouvrage sera fermement établi en tête de votre sous-sous-catégorie, il aura beaucoup plus de chances d’apparaître ensuite dans les meilleures ventes de la catégorie juste au-dessus et ainsi de suite jusqu’au sommet des listes les plus prestigieuses. C’est le système de la boule de neige que j’ai décrit dans un article précédent.

* Le prix

 

Sans vouloir se leurrer, l’atout qui a permis à l’autoédition de se développer si rapidement face au Goliath de l’édition traditionnelle et de ses alliés dans la presse et les médias n’est ni plus ni moins qu’une politique des prix. Alors que les ebooks publiés par les éditeurs ont un prix de vente à peine inférieur à celui des livres brochés, et souvent plus élevé que les éditions de poche, l’autoédition a conquis une part du marché en pratiquant des prix très compétitifs.

L’édition traditionnelle s’est un peu enfermée dans un coin à ce sujet parce que, avec des prix moyens pour les ebooks avoisinant les 15 euro, lorsqu’ils décident de baisser leur prix en tant qu’éditeurs, cela donne l’impression de moindre qualité au lecteur qui, au lieu de sauter sur l’occasion, se demande pourquoi cet ebook édité par une maison d’édition est si bon marché. Sans compter les auteurs qui ne reçoivent déjà qu’un faible pourcentage sur les ventes et ne sont pas forcément d’accord pour réduire encore leurs maigres revenus.

Donc, pour l’instant et jusqu’au jour où les éditeurs décideront unanimement de vendre leurs ebooks à perte, ce qui je l’espère n’arrivera jamais, les auteurs autoédités garderont leur part de marché qui se situe dans une fourchette de prix bien précise.

Cette fourchette oscille entre 0,99€ et 3,99€, le prix moyen et le plus fréquent étant de 2,99€ pour un ouvrage de la taille d’un roman ordinaire.

À partir de 4,99€, on entre dans le domaine des petites maisons d’édition ou des inédits publiés en Poche et seuls les auteurs autoédités les plus suivis peuvent se permettre de concourir. Les grosses maisons d’édition, elles, continuent à vendre leurs ebooks entre 9,99€ et 15,99€. Il est donc conseillé, du moins au début, d’adopter un prix le plus compétitif possible. Un autoédité reçoit entre 35% et 70% du prix de vente HT, ce qui représente en moyenne beaucoup plus que ce que touche un auteur en maison d’édition pour un broché à 20 euro ou un poche à 8 euro.

D’après mes observations, il y a trois prix qui marchent bien :
  • 0,99€ : pour un ouvrage de petite taille (moins de 200 pages) ou lorsque l’on débute et qu’on cherche à se faire connaître. Si votre ouvrage est très gros, vous pouvez envisager de le casser en deux ou trois tomes en commençant par un premier tome à 0,99€ pour attirer les lecteurs.
  • 2,99€ : le prix moyen pour un ouvrage de taille ordinaire, entre 200 et 400 pages. Sur KDP, c’est le prix minimum pour toucher 70% de droits et pour bénéficier des opérations de promotion proposées par Amazon, voire participer à leur concours annuel.
  • 3,99€ : Si votre ouvrage dépasse les 400 pages ou si vous avez déjà une réputation établie.

Les autres prix intermédiaires (1,99€, 2,49€ ou 3,49€) sont assez rarement utilisés et ne résultent pas, à ma connaissance, en plus ou moins de ventes que la tranche immédiatement au-dessus.  Un ouvrage à 2,49€ ne vendra pas mieux qu’un ouvrage à 2,99€, etc.

* Système d’abonnement Kindle Unlimited

 

KDP propose aux auteurs autoédités de faire entrer leurs ouvrages dans le système d’abonnement Kindle Unlimited en échange d’une exclusivité de trois mois, renouvelable. Dans ce système, les abonnés de Kindle Unlimited ont la possibilité d’emprunter autant de titres qu’ils le désirent contre un forfait mensuel. Un système similaire à Netflix ou Amazon Prime pour les films et séries TV. Les auteurs sont rémunérés à la page lue suivant un taux variable chaque mois.

Les pros and cons d’entrer dans ce système exclusif ont fait couler beaucoup d’encre parmi les auteurs autoédités mais, pour l’auteur qui ne publie que sur Amazon, les avantages sont multiples.

  1. Chaque emprunt par un abonné compte comme une vente dans les classements des meilleures ventes au moment même de l’emprunt. Comme ça ne coûte rien à l’abonné qui paie un forfait mensuel, les emprunts peuvent rapidement grimper dès que votre ouvrage gagne un peu en visibilité que ce soit à travers votre publicité, les réseaux sociaux ou un bon classement dans l’une ou l’autre de vos catégories. Cela a un effet catalyseur sur les ventes car de bons classements ou une bonne publicité entraîne des emprunts qui entraînent une montée dans les classements qui entraînent des ventes qui entraînent plus d’emprunts, etc. C’est donc un apport qui peut être très dynamique pour votre succès. 
  2. Les pages lues rémunérées peuvent représenter un bon pourcentage de vos revenus. Cela varie d’une catégorie à l’autre mais en moyenne cela peut aller jusqu’à constituer une bonne moitié de vos revenus, ce qui n’est pas négligeable. Sachant que ventes et emprunts souvent vont de pair, vos revenus vont augmenter de façon notable grâce aux emprunts dès que votre ouvrage commencera à avoir du succès. 

Ceci considéré, le format propriétaire des liseuses Kindle fait qu’un ebook acheté sur Amazon ne sera pas lisible sur une liseuse Kobo Fnac ou autre. C’est regrettable. Certains auteurs font donc le choix de diffuser leurs ouvrages sur de multiples plateformes pour les rendre disponibles sous tous les formats possibles et donc au plus grand nombre de lecteurs. Il n’en reste pas vrai néanmoins qu’Amazon représente sans doute 80% des ventes d’ebooks autoédités en France et que ne pas être dans le système d’emprunt Kindle Unlimited va restreindre de façon notable le nombre de gens qui vont effectivement lire votre ouvrage. Un choix cornélien que chacun se doit de résoudre suivant ses intentions personnelles, une solution intermédiaire étant de laisser l’exclusivité à Amazon durant les premiers trois ou six mois de parution pour ensuite diffuser le titre sur toutes les plateformes. C’est à chacun de faire ce choix.

Mon expérience en la matière est que les plateformes en dehors de KDP sont encore en retard en termes d’autoédition et que le public qui lit les autoédités est, pour l’instant, très concentré autour d’Amazon. Il semble donc assez difficile de percer en tant qu’auteur indépendant ailleurs que sur Amazon, même si quelques auteurs y sont parvenus. Pour un débutant, il me semble qu’il vaut mieux se faire les dents sur KDP dans un premier temps, concentrer son énergie sur une seule plateforme, avant d’envisager de viser plus grand. Mais ce n’est que mon avis.

Peut-être que lorsque KDP sera saturé par les livres autoédités et qu’il sera devenu impossible d’y percer en tant que nouvel auteur, le temps sera-t-il alors venu de développer des alternatives.

Épilogue


Voilà. Il ne s’agit de rien de nouveau, toutes ces informations sont déjà détaillées dans les livres et articles sur le sujet mais je pense avoir couvert les points techniques essentiels pour vous lancer dans cette aventure, ayant déjà couvert les autres étapes dans mes articles précédents.

La prochaine fois, je vous parlerai de la différence entre publier un ouvrage en autoédition et publier avec un éditeur, si ça vous intéresse.

13 Feb 2018

Nouvelle parution : Ceux qui contemplent l'abîme, un thriller policier

Très heureux d'annoncer la parution en ebook de mon troisième roman, un thriller policier entre Paris et Copenhague qui boucle mon triptyque sur le thème de "la disparition" initié en 2014 avec "Le baiser de Pandore". Disparition de soi, de l'autre et de la mémoire, tel est le fil conducteur inconscient qui lie ces trois ouvrages, même s'ils se situent à des époques différentes (passé, présent, futur), avec des personnages différents. Je n'ai réalisé cela qu'en terminant ce troisième roman, quand la question s'est posée de savoir quel thème/sujet j'allais aborder ensuite. Je ne sais pas encore mais, comme l'écrivait Arthur C. Clarke à la fin de "2001", il me viendra bien une idée.

En attendant, je vous invite à découvrir ce nouvel opus, que j'espère vous apprécierez.

Ceux qui contemplent l'abîme

 

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Un escarpin taché de sang. C’était tout ce qu’on avait retrouvé d’elle ; pas d’indice, pas de cadavre. Pour son mari, Jibril, c’était le début du cauchemar.


Jibril al-Rahib est un homme discret. Au 36 quai des Orfèvres, où il officie en tant que « technicien de surface » après la tombée du jour, c’est à peine si les âmes en peine qui hantent ses longs couloirs le remarquent. Le 36, c’est un peu la seule chose qu’il lui reste d’un passé douloureux, la disparition de sa femme des années plus tôt dans des conditions mystérieuses.

Aussi, lorsque pour rendre service à une jeune Danoise dont l’amie a elle aussi disparu, il doit endosser l’habit d’enquêteur amateur et plonger dans les dossiers de crimes sordides, il n’y va pas de gaîté de cœur. Est-il bien prudent, pour un simple balayeur, de vouloir défier le mal absolu qui rôde entre les pages de ces dossiers, et risquer ainsi de réveiller le spectre qui l’a une fois déjà privé de son âme ? Comme le disait Nietzsche avant de sombrer lui-même dans la folie : lorsqu’on contemple trop longuement l’abîme, l’abîme ne finit-il pas par vous regarder en retour ?

Un thriller policier qui vous entraînera des couloirs sombres du quai des Orfèvres aux lacs brumeux du Danemark sur la piste d’un tueur aussi élusif qu’impitoyable.

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03 Jan 2018

Rétrospective 2017

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Encore une année qui s’achève. L’heure de faire le bilan des progrès accomplis et des étapes qui ont jalonné ce nouveau périple autour du Soleil. Le sablier du temps s’écoule inexorablement et chaque nouvelle victoire, chaque nouvelle rencontre, chaque main tendue prend une dimension particulière à chaque année qui passe. 

Pour ma part, 2017 a vu la réalisation d’un objectif auquel je ne donnais guère de chances quand je me suis lancé il y a cinq ans, mais qui, étape après étape, s’est finalement réalisé : celui de voir mon premier roman publié par un éditeur et largement diffusé en librairie. Bien sûr, comme pour tous les objectifs, je n’ai guère eu le temps de savourer le moment car aussitôt s’est posé la question de savoir s’il allait se vendre ! Se retrouver dans la peau d’un auteur pratiquement inconnu qui sort un pavé comme premier roman n’est pas la sinécure que l’on pourrait imaginer. Le cauchemar ne faisait que commencer. 

Je vous invite donc à me suivre le long de cette année riche en émotions et rebondissements, en espérant que cela puisse inspirer d’autres vocations et vous éclairer sur le quotidien d’un auteur en devenir.

 

Janvier

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L’année a commencé très fort avec la parution dans le magazine hebdomadaire « Le quotidien du médecin » d’une série policière inédite en six épisodes, « Nouvelle année, nouveau cadavre ». L’histoire d’une légiste un peu particulière et du commissaire qu’elle fait tourner en bourrique. La série n’est pour l’instant disponible que pour les abonnés du magazine papier et en ligne mais j’espère pouvoir la publier lorsque les droits me seront retournés. 

C’est également en janvier que j’ai signé le contrat de publication pour « Le baiser de Pandore » avec les éditions Incartade(s).

 

 

Février

Ma nouvelle « Près du lac de Vermaudit » a été sélectionnée par le magazine Notre Temps pour diffusion sur la plateforme numérique destinée à leurs abonnés.  

 

Mars


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J’ai eu le plaisir d’être invité par Amazon au Salon du Livre Paris afin de participer à une table ronde sur comment lancer son livre, un sujet que j’ai ensuite développé dans un article sur mon blog.

C’est ma quatrième participation à Livre Paris et c’est chaque année l’occasion de faire de nouveaux amis auteurs, lecteurs et blogueurs ainsi que de retrouver la joyeuse famille des auteurs Amazon, un grand moment de partage. 

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À cette occasion, j’ai eu le plaisir d’être cité dans le magazine de FR3 IDF comme l’un des succès de l’autoédition.

 

 

Avril

Une de mes nouvelles, « Le puits aux fées » a été traduite en anglais pour distribution aux États-Unis, notamment dans le café littéraire tenu par Francis Ford Coppola. La nouvelle est également disponible sur différents réseaux de distribution tel le réseau de bus Transdev.

 

 

 

 

Juillet

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Parution en librairie et au format numérique de mon premier roman, « Le baiser de Pandore », aux éditions Incartade(s). En dépit de toutes mes appréhensions, le roman s’est très bien vendu, a eu de belles mises en avant dans les grandes surfaces spécialisées telles la Fnac ou Cultura et est resté cinq mois dans les listes des meilleures ventes Policier de la Fnac. 

Le premier tirage a été épuisé en deux semaines et un second tirage a été nécessaire au mois d’août pour répondre à la demande. On peut dire que j’ai eu chaud, mais ce roman m’a porté chance depuis le début et il ne m’a pas failli cette fois encore.

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Tout formats confondus, le roman a maintenant dépassé les 10 000 exemplaires vendus. Bien évidemment, j’aurais préféré en vendre 100 000, mais c’est un objectif que je dois remettre à une autre année. C’est très difficile de percer en tant que nouvel auteur et je suis heureux que les objectifs fixés avec l’éditeur aient été atteints et même dépassés, malgré l’absence de publicité et de soutien de la presse spécialisée. Une fois de plus, c’est grâce aux lecteurs, à une trentaine de blogueurs et à la participation des points de vente que le livre a pu avoir du succès. 

À noter quand même le magazine littéraire 300 Mille Signes qui lui a dédié un article en septembre.


L’enjeu d’un lancement réussi était si important qu’à partir de juillet, j’ai dû dédier la majorité de mon temps à la promotion de ce titre, grappillant quelques heures ici et là pour avancer sur mon prochain roman, parsemé de quelques participations à des remises de prix littéraires tels le Prix des plumes francophones ou le Prix Monbestseller 2017 afin de garder le contact avec ceux qui m’ont aidé à percer dans le milieu.

 

Décembre

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Ma nouvelle « L'orage », finaliste du Prix Noir et Court, a été sélectionnée par le magazine Notre Temps pour diffusion sur la plateforme numérique destinée à leurs abonnés.

Au milieu de toute cette activité, j’ai quand même réussi à écrire mon troisième roman, « Ceux qui contemplent l’abîme », un thriller policier entre Paris et Copenhague. J’espère pouvoir le publier en janvier en autoédition et, s’il a du succès, en faire mon second roman en librairie. J’en ai publié gratuitement un long extrait pour ceux et celles qui s’intéressent à mes écrits, et pour recueillir vos impressions. Pour le découvrir en exclusivité, suivez ce lien.

Voilà. Une année bien remplie, où l’un de mes objectifs majeurs a été accompli. Bien sûr, on va essayer de faire mieux dans l’année qui commence. Il est important de se lancer des défis, et je vous encourage à faire de même.

Amitiés,
Patrick Ferrer

10 Dec 2017

Polar, thriller, nordique ou roman noir – une étude en noir, rouge et blanc

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Quelle est la différence entre le roman policier, le thriller et le roman noir et où se situe le polar nordique dans tout ça ? C’est une question que je vois fréquemment circuler parmi les cercles de lecteurs et je me suis dit qu’en tant qu’auteur du genre, je pouvais peut-être amener un regard un peu différent des autres articles sur le sujet. Parce qu’amener un regard différent, c’est tout à fait dans ma ligne de travail.


 

Où l’on parle de tension, d’objectif et de conflit.

 

Un roman, quel qu’en soit le genre, repose généralement sur un système de tension. C’est l’élément essentiel pour que le lecteur soit aspiré dans l’histoire. En l’absence de tension, l’ennui et les « longueurs » prendront place. Sauf si c’est le but avoué du roman, c’est-à-dire transcrire l’ennui, l’absence de tension nuira au plaisir de lecture. Bien évidemment, il peut également y avoir trop de tension, ce qui engendrera un autre genre de lassitude. Disons donc une tension bien dosée, ni trop ni trop peu.

L’autre système est celui d’identification, c’est-à-dire qu’au moins un des personnages du roman doit avoir des objectifs précis auxquels le lecteur ou lectrice peut adhérer. Si les personnages n’ont pas d’objectifs clairs et désirables, il n’y aura pas d’identification. En d’autres mots, si l’on n’a aucun objectif commun avec le héros, l’héroïne ou tout autre protagoniste du roman, on ne se sentira pas impliqué dans l’affaire et l’intérêt sera moindre. Un exemple extrême de cela est lorsque les objectifs du protagoniste sont tellement à l’opposé des nôtres qu’on voudra absolument qu’il échoue. Donc l’objectif peut être très désirable ou absolument indésirable mais il doit exister.

La tension naît généralement d’un conflit. Pour qu’il y ait tension, le personnage principal (ou les personnages principaux dans les sagas) doit se heurter à un antagoniste, quelqu’un ou quelque chose qui l’empêche d’atteindre ses objectifs (cela peut également être lui-même lorsque le protagoniste combat sa peur, son passé, ses démons ou autres). Mais il doit y avoir une force qui s’oppose au personnage et cette force doit absolument lui être supérieure. Il n’y a pas de conflit si les protagonistes sont de force égale ou si le héros est plus fort que le méchant. Le parcours du héros va donc être de surmonter cette force supérieure qui lui est opposée, soit en opérant une transformation sur lui-même, en suivant une initiation et/ou en gagnant d’autres forces à sa cause. Les scénarios sont multiples.

Donc objectif et conflit sont les deux éléments qui vont permettre de faire naître la tension nécessaire.
Il y a un autre élément qui entre en jeu, qui est celui de l'évasion, qui fait qu’on cherche dans le roman des situations qu’on ne pourrait pas ou ne voudrait pas forcément vivre nous-mêmes. Les gens ne cherchent pas ouvertement les conflits, ils ont plutôt tendance, dans leur grande majorité, à les éviter. C’est là qu’entre la dimension romanesque, c’est-à-dire quelque chose qui nous arrache du quotidien sans pour autant quitter le confort de notre propre vie.

Ceci posé, passons à l’application de ces principes au roman de genre.

Le roman policier

 

 La question est de savoir quel est l’élément principal qui caractérise le roman policier. Le système d’objectif et conflit est propre à tous les genres donc ce n’est pas une définition suffisante. D’un autre côté, je ne connais pas beaucoup de gens dont l’objectif dans la vie est d’aller chasser les criminels. Sauf si on est flic, on préfère en général éviter ce genre de situation. Par contre, beaucoup ont un sens de la justice et de la vérité. Les médias savent exploiter cela car ils écrèment au maximum les crimes non résolus. Une fois que l’assassin est arrêté, l’affaire disparaît des actualités et, semble-t-il, de l’intérêt du grand public. Par contre, on parle encore des crimes commis il y a trente, cinquante ou cent cinquante ans où l’on n’a pas mis un nom sur le coupable. Il suffit de la moindre rumeur de nouveaux éléments permettant de dénouer l’affaire pour que la machine se remette en marche, même lorsque les malheureuses victimes sont depuis longtemps oubliées.

Il me semble que c’est cela qui donne son attrait au roman policier, cette quête de justice et de vérité. Les gens ne sont pas à l'aise en face d’énigmes, de cas non-résolus. Ils veulent savoir. Le roman policier corrige cela. Il met le lecteur dans la position du solveur d’énigmes criminelles.

L’un des éléments qui confirme le fait que le lecteur endosse l’habit du justicier est le succès des personnages récurrents d’enquêteurs. Maigret, Sherlock Holmes, Poirot et les autres sont le costume taillé sur mesure que le lecteur aime à endosser et où il se sent le plus à l’aise. C’est très dominant dans le roman policier, cette récurrence du personnage principal sur un nombre illimité de romans sans que le lectorat ne se lasse, au contraire. On voit beaucoup moins cela dans les autres genres.

L’objectif, donc, est que justice soit faite. On ne se soucie pas du sort du coupable une fois arrêté, les juges pourraient tout aussi bien le remettre en liberté comme ils le font souvent. Non, l’important est qu’il soit identifié et confronté à son ou ses crimes. Et en général, le roman policier va avoir trois ou quatre victimes pour maintenir la tension et augmenter le plaisir de coincer le coupable.

Et c’est encore mieux si c’est non seulement une surprise, mais quelqu’un que l’on connaît bien. Certains auteurs ont développé cela comme un système, il suffit de déterminer qui est le personnage secondaire le plus innocent et le plus sympathique pour connaître le meurtrier. Il y a donc un second élément d’identification dans le roman policier : pour qu’il fonctionne il faut qu’il y ait une part d’identification, au minimum de familiarité, avec le coupable. Ça en dit long sur notre désir inconscient, mais c’est une autre histoire.

Donc, fatalement, le tueur doit être révélé et coincé à la fin, c’est un élément clé du roman policier, sinon on entre dans un autre genre que nous verrons plus bas.

Le thriller

 

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Alors que le roman policier met le lecteur dans la position du justicier, le thriller, lui, le met dans la position de la victime. Parfois à travers les yeux du tueur, mais les gens ne lisent pas les thrillers pour assouvir des pulsions sadiques (pas la majorité, en tout cas), mais pour se faire peur.

C’est donc un genre très différent, même si les histoires peuvent paraître similaires. Ce qui est important dans le thriller est de mettre le lecteur dans la position de la victime et de lui faire vivre toutes les émotions fortes que peut éprouver la proie. Roman policier = chasseur, thriller = proie.

Un simple retournement de point de vue. Bien sûr, pour que ça marche, il faut que le tueur soit aussi effrayant que possible. Un sadique absolu, un tueur en série dépeceur de femmes, cannibale ou un truc comme ça.

Parfois le thriller mélange les deux genres, comme dans Seven, où c’est le chasseur qui devient la proie. Ça marche aussi. Ou c’est la proie qui devient le chasseur. Les combinaisons sont multiples.
L’important, c’est de mettre le lecteur dans la position de la proie et de lui procurer tous les frissons qui peuvent en découler. L’objectif du lecteur est d’éprouver un maximum d’émotions fortes sans se mettre lui-même en danger.

Je ne suis pas un grand lecteur de thrillers, j’ai beaucoup de mal à les finir parce que l’auteur tue systématiquement les personnages les plus sympathiques, je ne suis donc pas certain du sort réservé au tueur in fine. Je suppose que c’est généralement une mort atroce pour compenser dans un sursaut d’adrénaline les violences subies en cours de lecture. Mais je ne suis pas un spécialiste, je comprends le genre mais je ne m’y suis pas personnellement aventuré en tant qu’auteur.

Le roman noir

 

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La différence fondamentale entre le roman noir et le roman policier est que l’antagoniste est le monde dans lequel évoluent les protagonistes. C’est la société, en quelque sorte, qui est coupable et cela affecte tous les personnages du roman. Les flics sont ripoux, les femmes sont fatales, les investigateurs sont alcolos et fauchés, les victimes ne sont jamais innocentes. Quant aux tueurs, ils pourraient tout aussi bien de ne pas exister, tout ce petit monde baignant dans la fange peut très bien se débrouiller sans eux. S'ils existent, il sont tellement protégés qu'on ne peut même pas les toucher.

Le roman noir, c’est l’expression d’un certain désespoir face à une force qu’on n’a aucune chance de vaincre, où tout le monde est perdant. L’objectif est de ne pas totalement succomber, d’essayer de trouver un rayon d’espoir dans cette mélasse, si minime et éphémère fut-il.

Ce n’est pas le genre de lecture qui va forcément vous remonter le moral mais plutôt, d’une certaine manière, vous endurcir. Et faire resurgir certaines valeurs que la société n’arrivera jamais à corrompre, comme de petits diamants au milieu de la boue.

Le polar nordique

 

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Le polar nordique, qui s’est développé comme un genre à part entière, est une forme hybride entre le polar et le roman noir où l’antagoniste principal est le rude climat nordique et la façon dont il influence le comportement des personnages.

Le polar nordique, c’est d’abord le froid, la neige, les lacs gelés, les tempêtes de glace, la mer grise et glaciale. C’est une ambiance où l’environnement lui-même est sans cesse en train d’essayer de vous tuer. Je suppose qu’à l’autre extrême on pourrait voir un genre de littérature se développer dans le désert. Ça existe un peu dans la littérature américaine mais si les Touaregs se mettaient à écrire des polars, on verrait sans doute un nouveau genre émerger. Ou les natifs de la jungle amazonienne.

Cet environnement hostile et assassin a forgé l’âme des Scandinaves, qui sont des gens charmants mais assez peu démonstratifs. Dans un environnement aussi menaçant, le moindre débordement de gestes ou d’émotions peut vous tuer. Quand on marche sur la glace, il faut avancer lentement, éviter les gestes trop amples, ne pas paniquer. D’où le rythme lancinant de ces romans, les nombreux non-dits, les gens qui dissimulent qui ils sont réellement, les cabanes isolées au milieu d’un désert de glace. C’est un écheveau qu’il faut démêler lentement, sans gestes trop brusques, et en faisant toujours très attention où l’on met les pieds. En gardant à l’esprit que la tempête vous guette en permanence pour vous entraîner dans les bras glacés de la Mort.

Voilà, j’espère que cet essai vous sera utile, en tant que lecteur ou en tant qu’auteur. L’essentiel étant de connaître les codes du genre pour pouvoir jouer avec. Encore une fois, je ne suis pas un spécialiste de la question, je vous donne simplement mon point de vue d’auteur et j’espère que cela vous sera utile, ou au moins vous aura diverti.

10 Jun 2017

Le 12 juillet, préparez-vous à rencontrer une tueuse pas comme les autres...

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C'est officiel! Mon premier roman Le baiser de Pandore fera partie de la rentrée estivale et sera donc disponible dans les librairies dès le 12 juillet 2017. Un pavé de 600 pages en grand format, à un prix très raisonnable à ma demande.

Cet évènement est le fruit d'une rencontre lors d'une remise de prix avec une nouvelle maison d'édition, les éditions Incartade(s), partenaire de la plateforme de ventes Chapitre.com et de France-Loisirs. Après le succès en auto-édition de ce premier roman, j'avais été sollicité par d'autres éditeurs mais n'avais pu trouver un partenaire qui corresponde à ce que je cherchais. Les éditions Incartade(s) ont été les premiers à accepter mon roman tel qu'il était, sans vouloir en couper la moitié ou le ré-écrire à leur sauce et cette marque de confiance était essentielle pour moi.

Ce n'est pas un roman parfait, c'est un premier écrit, mais, malgré ses défauts de jeunesse, il a su conquérir un très large lectorat en auto-édition par une sorte d'alchimie que je ne comprends pas encore. C'est une pierre brute, à multiples facettes, et il me semble que vouloir le tailler pour lui donner une forme plus acceptable ou plus "commerciale" ne pourrait que lui faire perdre son âme. Plus qu'un roman, c'est un ballet entre l'amour et la mort, une lutte entre "Eros et Thanatos" comme l'a si bien écrit le NouvelObs, un voyage un peu initiatique qui, je l'espère, fera voyager et rêver le lecteur.

Voilà. C'est un nouveau chapitre dans un parcours qui a été extrêmement enrichissant, cinq ans exactement après avoir écrit le dernier mot du manuscrit. Un mot choisi à la demande de ma première lectrice et que j'espère vous découvrirez en lisant ce livre.


Présentation de l'éditeur

« Un Thriller hors norme. Eros et Thanatos s’affrontent avec hargne dans ce roman policier d’une irrésistible sensualité. » NouvelObs.com

Je m’appelle Paul Heyland. Je suis flic, commissaire à la Crim’. Lorsque j’ai été affecté au meurtre de Julien Delatour, assassiné un froid matin d’hiver dans une chambre d’hôtel de luxe, je n’y ai vu qu’une sale enquête de plus… J’avais tort.

Je me souviens encore des lumières blafardes de cette salle d’interrogatoire où je l’ai rencontrée, la suspecte que tout accusait. Une Ukrainienne aux yeux gris. Belle, triste, mystérieuse. J’aurais dû me douter que tout cela allait mal se terminer... Pourquoi suis-je resté sourd aux voix qui me chuchotaient à l’oreille de tourner le dos et m’enfuir ?

C’était le début de la fin. Une longue course semée de cadavres, comme autant de cailloux blancs laissés à mon attention, qui allait m’entraîner dans une poursuite effrénée jusqu’aux confins d’une Russie encore hantée par les fantômes du passé. Au bout de la route, je savais que je n’en sortirais pas indemne. Tous ces macchabées croisés durant ma carrière de flic me l’avaient déjà annoncé.

Mais depuis l’instant où j’avais croisé son maudit regard gris, je n’avais plus le choix…

Détails sur le produit

  • Broché: 560 pages
  • Editeur : Incartade(s) (12 juillet 2017)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2376100283
  • ISBN-13: 978-2376100287
Pour plus d'informations, c'est par ici 👉

Si vous voulez le commander ou laisser votre appréciation, il est disponible dans toutes les librairies en ligne, comme par exemple :

La FNAC
Amazon
Chapitre
ou vous pouvez le réserver dans une librairie près de chez vous
Liste des librairies
 

06 May 2017

Bilan des derniers mois et une surprise pour la Rentrée

Tellement de choses se sont passées depuis ma dernière newsletter que j'ai un peu de mal à suivre ma propre actualité. Ça et l'écriture de mon prochain roman que j'espère pouvoir encore sortir en 2017. L'étrange histoire d'un "technicien de surface" du Quai des Orfèvres qui, pour gentiment aider une voisine qu'il connaît à peine, va se trouver plongé dans une enquête criminelle qui le dépasse complètement et va l'entraîner dans une spirale funeste dont il n'a aucune chance de sortir indemne. J'en suis aux deux tiers et je n'ai aucune idée encore de ce qu'il va advenir de ce pauvre personnage à qui je fais tant de misères. Priez pour lui, il en aura besoin. 
En attendant, voici les dernières nouvelles du front.

Partenariat avec des magazines nationaux

Le quotidien du médecinEn décembre, j'ai eu le plaisir d'écrire pour le magazine Le quotidien du médecin une série policière en six épisodes au sujet de cette jeune légiste qui donne du fil à retordre à l'expérimenté commissaire Desjoux. C'est léger et un peu noir et j'espère que la profession médicale aura apprécié.
Le même éditeur m'a très gentiment proposé d'autres projets donc j'ai écrit pour eux quelques nouvelles qui sont diffusées un peu partout, notamment un partenariat avec le magazine Notre temps, qui me permet de distraire également un lectorat de seniors, ce dont je suis très heureux. J'ai même eu le plaisir d'apprendre qu'une de mes nouvelles avait été traduite pour diffusion aux États-Unis.
Les liens pour découvrir ces nouveaux écrits sont disponibles sur ma page Facebook si ça vous intéresse.

Mon quatrième salon du livre à Paris

FR3 IDFLe mois de Mars a été consacré à Livre Paris, mon quatrième salon en tant qu'auteur indépendant et je peux mesurer chaque année non seulement ma propre progression mais également celle de toute la "profession" des auteurs indépendants qui, les uns après les autres, sont repérés par les maisons d'édition, qui ne se cachent plus pour recruter dans leurs rangs. Le fait d'avoir été également repéré (on en parle plus tard) m'a valu une interview pour FR3 Ile de France où l'on parle de mon premier roman.
J'ai eu le plaisir également de retrouver la joyeuse bande des auteurs indépendants ainsi que de nouer des liens avec de nouveaux talents de la plume. Et je suis persuadé que, si le ciel ne nous tombe pas sur la tête, l'an prochain sera encore plus intéressant.
 

Ça bouge du côté du "Baiser de Pandore"!

da7ece73-564c-45f4-976f-76922a808a27.jpgEn tant que premiers lecteurs et supporters de mes modestes écrits, je suis très heureux de vous annoncer officiellement que j'ai cédé les droits de mon premier roman, Le baiser de Pandore, à un éditeur parisien et qu'il sera bientôt disponible en librairie (depuis le temps que certains me demandent la version brochée, voilà chose faite). La date est en cours de discussion mais il semblerait que le roman puisse faire partie de la Rentrée Littéraire 2017. Rien d'officiel encore mais vous serez bien sûr les premiers informés.
L'occasion pour moi de bénéficier, en partenariat avec Amazon France, d'une toute dernière promotion pour sa version numérique qui est mise en avant à 50% de remise dans le cadre de la promotion des "Ponts de Mai". Ce sera la toute dernière opportunité de l'acquérir à ce prix, après je passerai le relais à mon éditeur.
Si vous l'avez déjà (je l'espère), vous pouvez faire bénéficier un ou une amie de cette offre en suivant ce lien.

Voilà, dès que j'aurai plus d'informations sur la date finale de lancement en librairie (ou si je termine mon troisième roman dans l'intervalle), je vous tiendrai au courant. En vous souhaitant tout plein de bonnes choses pour l'avenir. N'oubliez pas qu'il n'y a que vous à la barre de votre propre vie, c'est à vous de tracer votre route et ne laissez personne vous persuader du contraire et vous conduire là où vous ne voulez pas aller.

06 Apr 2017

Enter the Matrix

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J’ai beau me dire que je ne devrais pas parler de ces choses-là, que ma place est ailleurs, il y a parfois des thèmes qui me hantent, qui tournent dans ma tête pendant des jours et que je ne peux en quelque sorte exorciser qu’en les jetant sur papier, en leur donnant une forme écrite. Un peu comme la genèse de mes autres écrits, ces choses étranges et informes qui flottent à la limite de ma conscience, qui me poursuivent jour et nuit, dont je ne peux me libérer qu’en leur donnant la forme de nouvelles ou de romans. Maintenant, vous connaissez mon secret.

Aujourd’hui, je me sens donc forcé de vous inviter à entrer dans la Matrice, ce monde fictionnel que les Wachowski (frères ou sœurs, on ne sait plus trop) ont magistralement porté à l’écran dans leur film The Matrix.

Tout est parti d’un coup d’œil jeté récemment à ma fiche de paie. Drôle d’endroit me direz-vous pour entrer dans la Matrice, on s’attend plutôt à des pilules de différentes couleurs mais ma fiche de paie fera l’affaire.

Entrons dans le vortex


La fiche de paie est importante car elle représente environ, et dans le meilleur des cas, un tiers de votre vie active. Huit heures par jour en moyenne si l’on compte le temps de transport. Souvent plus. Un autre tiers est consacré à réparer les dommages subis par votre corps durant la journée (le sommeil) et il vous reste un tiers environ durant lequel vous êtes libre de faire ce qu’il vous plaît. Donc un tiers de votre vie vous appartient, le reste est consacré à générer l’énergie nécessaire à votre survie. Bien évidemment certains ont fait de leur boulot le centre de leur existence et d’autres ne travaillent pas du tout mais je prends un exemple type du citoyen lambda qui travaille pour « gagner sa vie », un des rouages de la société sans laquelle elle ne pourrait pas fonctionner. En effet, tout travail honnête fait partie de la vie d’une société et elle ne pourrait exister sans elle. Donc le travail, sous toutes ses formes, est un des principaux moteurs de survie de l’espèce humaine.

Pour en revenir à ma fiche de paie, la première chose que j’ai notée était que lorsque mon employeur me versait une certaine somme d’argent, il en donnait exactement le même montant à l’État et à ses partenaires sociaux, publics ou privés, sous forme de cotisations et assurances diverses. Pour faire simple, lorsque mon employeur me verse un salaire net de mille euros, il paie en fait le double. Donc mon travail vaut pour lui deux mille euros mais il ne m’en verse que la moitié. Le reste part en part patronale de cotisations diverses et en retenues du même acabit prises sur mon salaire brut.

En résumé, je ne touche en fait que 50% de mon vrai salaire. Bien évidemment, certaines de ces retenues affectent mon propre futur (cotisation retraite et assurance maladie) mais cela ne représente qu’un faible pourcentage du total. Je ne parle même pas du chômage parce que je cotise depuis 42 ans environ et je ne l’ai jamais touché, même durant les quelques mois où j’étais moi-même sans emploi, à cause de je ne sais quelle règle qui disait que je n’y avais pas droit. Passons. Quant à la Sécu, elle est tellement en faillite malgré les sommes astronomiques versées chaque mois qu’elle ne rembourse pratiquement plus rien et qu’il faut souscrire des assurances privées (mutuelles) pour espérer une couverture décente des frais médicaux.

Mais bon, je ne veux pas faire une critique de la société, simplement explorer le domaine de la Matrice qui est devant nos yeux et que nous ne voyons pas.

Donc, je touche 50% de mon salaire réel, le reste finançant les retraites, la santé, le chômage et les frais de l’État en général. Bien.

Sur ces mille euros qu’il me reste, je dois encore payer des impôts. Entre impôts sur le revenu et impôts locaux, je dois reverser 10% de mon revenu net. Il me reste 900 euros. Avec lesquels je vais naturellement financer mes besoins personnels, que ce soit en nourriture, logement et entretien, divertissement, vêtements, soins du corps, besoins de ma famille et autres. C’est mon argent, ma petite part de liberté, investie principalement, sur un salaire moyen, pour ma survie à court et moyen terme et celle de ma famille. J’arrive peut-être à économiser un peu d’argent que je mets de côté, généralement à la banque (les mordues de lecture n’économisent évidemment rien). Vous me suivez toujours ? Très bien.

Disons, pour les besoins de cette réflexion, que je dépense intégralement les 900 euros qu’il me reste pour les différents besoins de la vie. Quand je vais acheter quelque chose ou payer quelqu’un, l’État va encore prélever des taxes sur cet argent. La TVA, pour commencer. 5.5% pour les livres mais 20% pour la plupart des biens et services. Mes 900 euros vont donc encore générer des taxes quand je les dépense, disons 180 euros sur les biens courants. Ensuite le commerçant ou prestataire à qui je vais acheter ces biens va devoir à son tour payer des impôts, verser des salaires à ses employés (sur lesquels on va prélever des cotisations), acheter des trucs sur lesquels il va lui aussi payer la TVA, etc.

Au final, après une série de transformations de la sorte, l’intégralité de mes 900 euros va revenir sous diverses formes à l’État et à ses organismes sociaux. Tout mon travail, toute la richesse marchande que je peux produire (tant que je reste dans le cadre du revenu moyen par habitant), va en fait servir à nourrir la machine d’État. Même quand j’achète quelque chose à manger, je nourris la machine. Je ne suis en fait qu’une source d’énergie que la Matrice pompe constamment pour assurer sa propre survie. Un élément de la Matrice que l’on recycle en permanence en y injectant à petites doses un carburant appelé « argent » afin qu’il continue à faire tourner les rouages. Sans aucun moyen d’y échapper.

La faille dans le système


matrix1-856x357.jpgVous reconnaîtrez l’analogie des êtres humains utilisés comme « piles » pour la Matrice centrale qui se contente de leur diffuser du rêve pour leur faire croire qu’ils ont encore une vie.

Une pensée plutôt flippante, mais c’est un peu ma spécialité. Heureusement, le système a une faille. Il existe encore une fenêtre de liberté. C’est une fenêtre qui ne peut être que difficilement fermée par la Matrice parce que c’est de cela précisément que sa survie dépend.

Cette faille, c’est ce premier tiers. La Matrice ne craint ni le tiers du sommeil ni celui de la survie et des loisirs. Elle peut influer sur nos habitudes de vie, d’alimentation, de culture, de loisirs, de reproduction même, mais elle peut difficilement s’ingérer dans ce qui la nourrit, notre travail, sans se détruire elle-même. La faillite du Communisme et de la nationalisation des entreprises l’ont démontré. Il convient de laisser une certaine liberté dans le travail ou la société (ou l’entreprise) s’effondre par manque de participation. Le travail reste le dernier espace libératoire. Pour preuve, en priver un homme, c'est le priver de toute dignité et valeur dans la société.

C’est étrange de le dire ainsi, à croire que je fais l’apologie du travail. Pas forcément. On peut très bien contribuer à la société sans forcément être rémunéré pour cela. On peut être bénévole, femme ou homme au foyer, vagabond-philosophe ou artiste qui ne vend rien et apporter sa pierre à la société sans être directement payé en retour. Mais la vérité est que c’est souvent par son travail qu’un homme (ou une femme) change la société. Dans la recherche, la pensée, l’humanisme, la science, la philosophie, la religion même, et j’en passe.

L'étroite fenêtre de liberté


Il faut reconnaître le fait que, à moins de devenir de purs esprits, des êtres de lumière n'ayant aucun besoin matériel, nous ne sommes qu’un rouage de la Matrice dont le seul rôle est de la nourrir par notre travail. Et faire de son travail personnel, de cette étroite fenêtre de liberté, l’instrument de transformation de la Matrice vers un modèle plus humain. C’est, à mon humble avis, la seule porte de sortie de la Matrice. Opter pour un boulot qui réponde à vos aspirations, qui fasse avancer d’une manière ou d’une autre la société dans laquelle vous vivez, qui puisse inspirer d’autres rêves et d’autres horizons que ceux dans lesquels la Matrice s’acharne à nous enfermer.

Drôle de conclusion. Mais, à part aller m’exiler sur une île déserte et vivre de la nature, je n’en vois pas d’autres. Et vous ?

31 Mar 2017

Comment préparer le lancement de votre livre

Résumer en une dizaine de minutes un parcours de plus de deux ans en tant qu’auteur indépendant est le défi que m’avait lancé l’équipe d’Amazon pour le Salon du Livre Paris cette année. Il a fallu faire court et parer au plus pressé. D’où la genèse de cet article dans lequel je vais tenter de développer le sujet pour ceux et celles d’entre vous qui s’intéressent à l’autoédition et m’en ont fait la demande.

Il ne s’agit bien évidemment que de mon expérience et mon point de vue, en étant bien conscient que ce n’est ni la réponse à tout, ni l’expérience d’autres auteurs dont le succès n’est plus à démontrer. C’est ma modeste pierre à l’édifice d’une révolution dans l’édition qui ne cesse de prendre de l’ampleur chaque année.

Cet article couvre essentiellement les actions que j’ai menées (et la démarche sous-jacente) pour le lancement de mon premier roman. Ça a été un assez long parcours mais qui pourra présenter un certain intérêt pour ceux et celles qui cherchent des réponses à cette question fondamentale : « Comment puis-je assurer le succès de mon livre ? »

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1. Où l’on parle de la technique du moinillon.


La technique du moinillon, bien qu’inconnue de la plupart des auteurs pour la simple raison que je viens de l’inventer, est la technique qui semble être la plus courante dans le lancement d’un livre, et pas seulement chez les autoédités. C’est une technique assez simple, héritée sans doute de lointains ancêtres ailés, qui consiste, dès que votre ouvrage possède trois plumes au bout des ailes (un titre, une couverture et une quatrième de couverture), à le propulser hors du nid en lui intimant de voler.

C’est une technique assez courante et ça peut marcher. Il y a des cas où ça marche très bien. J’en ai vu. Si vous vous sentez assez confiant pour le faire, ne vous en privez pas. Étant donné qu’un certain nombre de lancements suit cette méthode, vous avez vos chances. L’espèce aviaire, aux dernières nouvelles, a survécu ainsi depuis le Jurassique supérieur il y a 150 millions d’années. Un truc qui fonctionne depuis aussi longtemps ne peut pas rater. 

Mais il y a également un risque que votre oisillon s’écrase au sol ou se fasse bouffer par une bestiole plus grosse, plus vorace et plus rapide. Ça arrive également. Dans ces cas-là, ou si comme moi vous êtes plutôt d’un naturel prudent, il convient peut-être de vous préparer un peu plus longuement avant de laisser votre premier livre prendre son envol.


2. De la différence entre édition classique et autoédition.


Bien qu’à terme l’objectif fondamental de l’édition dite traditionnelle et de l’autoédition soit le même, c’est-à-dire mettre votre ouvrage entre les mains d’un maximum de lecteurs, le cheminement est assez différent.

En passant par une maison d’édition, votre livre va devoir franchir un certain nombre d’étapes avant de se retrouver exposé au public. Chacune de ces étapes va nécessiter que votre ouvrage puisse convaincre un interlocuteur avant de progresser au suivant. Le comité de lecture, l’éditeur, le diffuseur et son service commercial, les acheteurs des points de vente (librairies, grandes surfaces, kiosques, etc.), les critiques littéraires et les médias, les jurés des prix littéraires. Si votre ouvrage passe avec succès toutes ces étapes, votre livre atterrira bien en vue dans les rayons et le lecteur pourra l’acheter. Si l’une de ces étapes ne fonctionne pas, ce sera beaucoup plus difficile. Comme la durée de vie d’un livre sur les rayons est assez brève et qu’environ 1000 nouveaux titres sont publiés chaque semaine, votre fenêtre de tir risque d’être assez étroite.

En autoédition, la donne est différente. D’abord, votre livre sera toujours disponible. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça a son importance, sachant que les gens achètent rarement un livre qui n’est pas en stock. La plateforme que vous allez utiliser pour publier votre livre va vous donner un coup de main dans la mesure où vous faites des ventes mais c’est un facteur que vous ne maîtrisez pas. Ce que vous maîtrisez néanmoins, c’est votre relation avec les lecteurs. Et je ne parle pas uniquement des acheteurs de livres mais de tous les lecteurs, qu’ils soient blogueurs, influenceurs ou chercheurs de lecture gratuite.

En effet, en autoédition, tout va se passer entre vous, auteur, et vos lecteurs potentiels. L’autoédition est une ligne droite entre l’auteur et le lecteur (qui sera d’ailleurs très souvent une lectrice). Le lecteur, c’est votre plus important (et seul) allié. C’est également votre meilleur ambassadeur. Pour réussir, vous ne pouvez compter pratiquement que sur lui.

D’où l’intérêt des deux chapitres suivants.   

3. Votre arme de séduction massive.


Vous avez une arme absolue en votre possession pour séduire le lecteur et c’est votre plume. Votre plume est votre arme de séduction massive. Peu importe le genre dans lequel vous écrivez, c’est d’abord et avant tout elle qui va vous servir à conquérir un lectorat.

C’est très important. L’édition traditionnelle peut vous entraîner sur la mauvaise pente parce qu’elle ne s’appuie pas forcément sur la valeur du texte autant que sur l’image de l’auteur. On fait « écrire » les célébrités ou les hommes politiques. On passe à la télé dans les émissions « people ». On promeut les prix littéraires ou telle ou telle « rentrée ».  On fait du « buzz » pour faire monter les ventes. La qualité du texte est très souvent ignorée dans le marketing du produit. Quelques auteurs y échappent et se construisent eux-mêmes un lectorat sur la base du bouche-à-oreille et ceux-là sont ceux qui survivent à toutes les modes et courants et continuent à vendre régulièrement sans battage médiatique.

En tant qu’auteur indépendant, vous pourriez être tenté par la technique du buzz mais il est à mon avis beaucoup plus efficace de vous appuyer sur votre plume. C’est pour cela que je conseille de soigner tout ce que vous écrivez. Que ce soit un article sur votre blog, une nouvelle, même un commentaire sur les réseaux sociaux, servez-vous de votre plume. J’ai personnellement découvert nombre d’auteurs à cause de quelques lignes que j’ai lues de leur part ici ou là. Je suis certain que c’est la même chose pour les lecteurs. Un texte fort, bien écrit, qui prend aux tripes peut vous gagner énormément de lecteurs même s’il ne fait que deux paragraphes.

Prenez par exemple un texte intéressant mais bourré de fautes d’orthographe. Pas bon, même si c’est sur Twitter. Ou quelqu’un qui va vous bassiner avec ses opinions politiques alors qu’il écrit de la romance. Pas conseillé. Restez dans votre domaine spécialisé et efforcez-vous de produire les meilleurs textes possible dans chacune de vos communications publiques.

L’étape suivante, bien évidemment, est de savoir comment atteindre le maximum de lecteurs potentiels.

4. De l’importance de construire son lectorat.


J’écris parce que j’aime ça mais également pour être lu. Et je pense que ce doit être le but de tout écrivant. C’est peut-être arrogant mais c’est comme ça. Si vous ne vouliez pas qu’un maximum de gens lise vos écrits, vous ne seriez pas en train de lire cet article. Vous n’écririez pas. Quel que soit l’enrichissement personnel que vous puissiez puiser dans l’écriture, quelque chose vous pousse à vouloir être lu, et c’est une impulsion naturelle. 

Quand j’ai compris que je n’allais pas arriver à ce résultat en envoyant mon manuscrit à des éditeurs parce que ce que je faisais ne correspondait pas à ce qu’ils voulaient, j’ai donc décidé de me tourner directement vers les lecteurs. Je n’envisageais même pas à l’époque de m’autoéditer (l’édition numérique en était à ses balbutiements et Amazon Kindle n’était pas encore arrivé en France). J’aimais écrire, je voulais que mes écrits soient lus, j’ai donc cherché les méthodes et plateformes qui me permettent d’atteindre des lecteurs. C’est ainsi que j’ai commencé à construire mon lectorat.

Les plateformes pour établir un pont entre vos écrits et les lecteurs sont multiples. En voici une liste non exhaustive de celles que j’ai utilisées avec des résultats probants. Il y en a d’autres.

* Les sites de lecture gratuite en ligne.

Avec l’évolution du numérique, les sites de lecture gratuite en ligne ont pris un essor considérable. La formule est simple. Vous mettez un extrait représentatif de votre roman en ligne et les membres du site le lisent, notent et commentent de temps en temps. Ces sites utilisent un système de classement par nombre de lectures donc plus vous avez de lectures, plus vous gagnez en visibilité. Parmi ceux que j’ai utilisés, je veux mentionner le site monBestseller, qui a maintenant quelques 100.000 ou 150.000 membres et qui a été celui qui m’a réellement mis le pied à l’étrier. J’ai également mis un extrait sur YouScribe et j’ai été le temps d’un été parmi les « nouveaux talents » sur Youboox. Tout cela m’a permis de toucher plusieurs milliers de lecteurs et de me faire connaître alors que je n’avais encore rien publié officiellement.

Il existe d’autres sites, notamment Watpad et Scribay, qui vous permettent de publier vos textes en épisodes. Ça a très bien marché pour certains. Il me semble, mais je me trompe peut-être, que ça s’adresse à un public plus jeune, plus « young adults », ce qui peut être un public cible selon ce que vous écrivez.

* Les concours et appels à texte.

La nouvelle a de tout temps été un excellent tremplin pour les auteurs de romans. D’abord parce que ça vous force à écrire avec des contraintes de temps, de thème et de taille et que ça vous oblige en permanence à vous améliorer, à construire des histoires et des univers en un minimum de mots. C’est une très bonne école. Il fut un temps où la sérialisation et la nouvelle avaient leur place dans la littérature populaire, à travers les journaux et magazines, et nombre d’auteurs français du XIXe siècle et d’auteurs américains du début du XXe ont percé ainsi. Stephen King par exemple. Bradbury, Conan Doyle, Balzac, Maupassant, Simenon, la liste est longue. Le succès de leurs premiers romans est une conséquence directe de leur popularité en tant que nouvellistes. La nouvelle est un excellent moyen de construire un lectorat à peu de frais.

Il y a aujourd’hui très peu de journaux ou magazines qui publient des nouvelles. C’est une forme de littérature populaire qui est un peu délaissée. Mais il y a toujours moyen d’en publier, ne serait-ce qu’en passant par les centaines de concours et appels à texte qui sont proposés chaque année. C’est une des voies que j’ai empruntées pour élargir mon lectorat, et parce que j’aime écrire des nouvelles également.

Il existe par exemple un site dédié aux textes courts, ShortEdition, qui entretient un appel à textes permanent avec quatre prix décernés chaque année et de nombreux sous-prix. Le site a aujourd’hui environ 200.000 abonnés.

Vous avez aussi des concours et appels à texte permanents de la part de salons, d’éditeurs et de webzines. Il est très facile de trouver le concours qui vous convient. Vous avez des sites comme celui-ci qui vous tiennent informé. Privilégiez les concours gratuits.

Participer à ces concours m’a permis de voir plusieurs de mes nouvelles publiées, aussi bien en papier dans des anthologies qu’en numérique dans des webzines ou chez un micro-éditeur, et cela m’a également aidé à décrocher deux contrats avec un magazine national pour une série policière. Publier des nouvelles aide à accroître le nombre de gens qui ont lu vos textes et deviennent donc de potentiels acheteurs pour vos romans. 

* Votre vitrine en tant qu’auteur.

Il est important à mon sens d’avoir un site web ou un blog qui vous appartienne et où vous pouvez réunir toutes vos parutions, mettre des extraits de vos romans, quelques nouvelles, des articles, etc. Construire un site web ou un blog est devenu très simple aujourd’hui. Commencez le plus tôt possible.

Parallèlement, vous avez des vitrines dédiées qui recensent les auteurs, leurs œuvres et permettent aux gens de voter ou de laisser des commentaires. Je n’ai aucune idée de l’impact que ces vitrines peuvent avoir sur vos futures ventes mais puisqu’elles existent, autant vous assurer d’y être. Parmi celles-ci, citons Babelio, GoodRead, Livraddict, IggyBook et BookNode. Il y en a probablement d’autres. La plupart de ces vitrines vous permettent de mettre une bio et une description de vos ouvrages, et les blogs littéraires pourront y mettre un lien vers leur chronique. 

Sans oublier la plus importante vitrine, votre page auteur sur les sites Amazon que le site vous laisse organiser à votre gré.

* Votre présence sur les réseaux sociaux. 

En tant qu’auteur indépendant, vous n’aurez pas énormément de couverture dans la presse et les médias (voire aucune), il convient donc d’être en quelque sorte votre propre attaché de presse. Cela peut se faire à travers les réseaux sociaux, notamment Facebook mais aussi YouTube, Google+, Twitter, Instagram, Pinterest et autres. Les réseaux sociaux peuvent parfois véhiculer vos écrits mais en règle générale, ils sont mieux adaptés pour les textes très courts, les images et les liens vers votre actualité. Il est recommandé de séparer votre vie privée de votre activité d’auteur donc construisez une identité professionnelle sur les réseaux sociaux avec une page Facebook dédiée par exemple.

Voilà les quatre axes principaux sur lesquels j’ai travaillé pour atteindre les lecteurs. Il m’est impossible de chiffrer aujourd’hui combien de gens ont lu mes textes. Des dizaines de milliers probablement. Mais chaque lecteur est important. Il n’y a pas de formule magique, il n’existe pas de « masse » de lecteurs. Il n’y a que des individus. Il faut les séduire un à un. Peu importe si le webzine où vous avez publié votre nouvelle n’est lu que par 50 personnes. Peu importe si vous n’avez que dix visites par semaine sur votre blog. Chacun de ces lecteurs est important pour votre succès futur.

Au bout de quelques deux ans à publier ou promouvoir mes écrits à travers ces diverses plateformes, j’ai établi un noyau de quelques milliers de lecteurs et de nouveaux amis, amies et contacts qui m’a ensuite permis non seulement de vendre mes ouvrages bien au-delà de mes espérances, mais également à terme de signer un contrat avec une maison d'édition avec qui je peux travailler sur un pied d’égalité, mes chiffres de vente me permettant de négocier. Ça a été un long parcours, mais qui a finalement porté ses fruits. Et pour cela je peux en remercier les lecteurs et lectrices qui m’ont adopté, soutenu, encouragé et donné la force de persévérer. Parce que oui, un auteur ne puise sa force que dans le soutien de ses lecteurs. Sans cela, malgré les articles de presse, les prix littéraires, les contrats mirobolants, l’auteur n’est rien.

5. Faut-il faire de la publicité payante ?


La plupart des auteurs indépendants considèrent que la publicité payante ne marche pas. C’est possible. Comme je venais du monde de la publicité et du marketing, faire de la pub m’a paru une évidence lorsque j’ai décidé de me jeter à l’eau avec mon premier roman. C’était un domaine que je connaissais bien. Si j’avais été attaché de presse ou blogueur, j’aurais probablement choisi ces voies-là pour promouvoir mes bouquins. J’ai utilisé les outils que je connaissais.

La théorie de base est que le marketing est toujours un « mix », un mélange de différents outils. Il est assez rare qu’une seule forme de promotion fasse tout le travail pour vous. De plus, c’est la répétition du message sur différents canaux qui va ultimement inciter votre acheteur potentiel à agir. Promouvoir votre livre sur un seul canal ne suffit généralement pas. Imaginons que vous vous contentiez de poster sur Facebook et que vous n’ayez ni blog, ni liste d’abonnés, ni chroniques dans les blogs littéraires. Que vous ne soyez référencé sur aucun site de lecteurs. Que vous n’ayez pas de bande-annonce pour votre livre à poster sur YouTube. Vos chances d’atteindre des lecteurs potentiels seront bien plus minces. Chaque canal que vous négligez diminue un peu plus votre potentiel de ventes.

Il y a une excellente formation au marketing pour les auteurs indépendants qui m’a personnellement convaincu de tenter l’aventure de l’autoédition et fourni pratiquement tous les outils dont j’avais besoin. C’est délivré par un des pionniers de l’autoédition, Jean-Philippe Touzeau, et est disponible gratuitement sur YouTube en suivant ce lien. C’est un peu long, 21 vidéos de 50 minutes environ, mais ça vaut l’effort.

La publicité recouvre bien des outils. Certains à peu de frais, voire gratuits, d’autres plus onéreux. Si vous décidez d’emprunter cette voie, je vous invite à vous fixer un budget, soit mensuel, soit journalier, et de vous y tenir de manière continue. Votre campagne de pub ne doit pas s’arrêter après quelques jours ou deux semaines. Il faut vous y tenir. Vous ne verrez peut-être pas les résultats immédiatement mais, comme dans la conquête d’un lectorat, ça peut prendre du temps avant d’en voir les fruits. Si vous décidez de vous lancer dans cette voie, il va falloir persévérer.

Et la publicité ne veut pas seulement dire poster des pubs sur Facebook ou avoir des posts « sponsorisés » (pour plus de détails sur la pub Facebook, voir mon article à ce sujet). Il y a énormément de moyens d’ajouter au « mix » :

* Construire une page auteur sur les réseaux sociaux et si nécessaire la promouvoir pour toucher les gens qui pourraient être intéressés.

* Contacter les blogs littéraires pour leur proposer des services de presse. Ça ne vous coûtera rien en numérique mais en papier oui.

* Organiser des concours pour gagner un ou plusieurs exemplaires de votre livre.

* Booster de temps en temps vos publications sur les sites de lecture. Certains sites proposent des formules pour mettre vos textes ou votre titre en avant. C’est parfois un peu onéreux mais si ça augmente de façon efficace la visibilité de votre titre pour quelques centaines de milliers de lecteurs, ça peut valoir le coup.

* Faites imprimer des marque-pages, des prospectus et des cartes de visite pour promouvoir vos titres. C’est beaucoup plus efficace quand vous rencontrez des lecteurs de leur laisser quelque chose d’imprimé que de leur faire l’article.

* Des auteurs participent aux salons régionaux ou spécialisés (avec une édition papier). Je ne l’ai jamais fait mais certains font cela avec succès, si c’est quelque chose qui vous tente.

* Construisez-vous ou faites-vous construire un site web ou un blog. Faites en sorte que les gens puissent s’abonner à votre blog ou site pour toujours recevoir vos derniers articles. L’hébergement et un nom de domaine ne vous coûteront que quelques euros par an.

* Accumuler une liste d’abonnés pour pouvoir leur annoncer vos nouveaux titres ou les promotions sur vos titres existants. Le site MailChimp est très pratique pour ça, et gratuit jusqu’à 2000 abonnés.

* Investir dans une bande-annonce vidéo pour votre livre. Si vous maîtrisez un peu le sujet, vous pouvez tenter de faire votre propre bande-annonce mais il y a des pros qui peuvent vous faire cela à moindres frais. Une bande-annonce vous servira sur de nombreuses plateformes et vous pourrez même la poster sur votre page auteur Amazon.

* Engager les services de professionnels pour votre couverture et la correction de votre manuscrit afin d’avoir un produit aussi professionnel que possible (cela ne sera peut-être pas possible au premier roman mais dès que vous gagnerez un peu d’argent avec vos ventes, vous pourrez envisager de faire appel à des pros). Comptez 150 euros environ pour une couverture et 6 euros les mille mots pour la correction.

Voici quelques actions de pub qui ajouteront au mix. Il y en a sûrement d’autres. À vous de décider lesquelles vous désirez ou pouvez utiliser.

6. Quelles sont les actions à ne pas faire ?


La question a été posée lors de la table ronde Amazon de savoir s’il y a des actions à absolument éviter pour le lancement d’un livre.

Personnellement, même si je comprends que certaines pratiques puissent être agaçantes, je n’ai aucun moyen de dire si les choses qui nous agacent ont le même effet sur les lecteurs potentiels. Je vois des auteurs poster dix fois par jour et qui sont très populaires. Je vois des auteurs au contraire très discrets et qui vendent très bien. Je m’interroge parfois en voyant des auteurs dits sérieux se limiter aux photos de chatons sur les réseaux sociaux mais cela ne semble pas dissuader leurs fans. Il y a donc d’autres facteurs qui entrent en jeu et qu’il est difficile d’appréhender.

Il y a par contre une chose à ne jamais, jamais faire et cela j’en suis certain. Il ne faut jamais, jamais se décourager. Il ne faut jamais perdre espoir. Parce que votre lancement va peut-être échouer. Parce que vos ventes vont peut-être s’essouffler après les premières semaines. Sans raison particulière. Il y a toujours un facteur de chance dans cette alchimie délicate entre une œuvre et ses lecteurs. Des fois, la mayonnaise ne prend pas, et ce n’est pas forcément que votre livre est mauvais ou qu’il n’a pas de lectorat potentiel. Ça arrive. Parfois une critique assassine va vous blesser et vous en oublierez les neuf autres qui étaient positives (une sur dix, c’est la moyenne). Il ne faut pas baisser les bras. Nombre d’auteurs n’ont pas connu le succès immédiatement. Parfois il faut attendre des mois avant que les ventes ne décollent, parfois ça ne se produira qu’au second ou au troisième roman.

Certains rencontrent un succès immédiat, pour d’autres c’est plus long. La grosse moyenne est d’un an avant de commencer à percer. À condition de persévérer. De continuer vos actions pour vous faire connaître et faire connaître vos œuvres. Que ça ne marche pas tout de suite ne veut rien dire. J’ai vu des auteurs vendre 200 exemplaires de leur premier roman et 20.000 du suivant. Des fois c’est l’inverse qui se produit. Le secret est de ne pas se décourager. Continuez vos actions, accrochez-vous. Si l’écriture est importante pour vous, vous allez réussir. L’échec n’existe pas, il n’y a que vous-même, le fait de ne pas persévérer, qui puisse vous arrêter. 

Si vous ne retenez qu’une chose de cet article, que ce soit celle-ci.

En vous souhaitant tout le succès possible.

16 Mar 2017

La politique, la grande chimère


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Récemment, j’ai été conduit, par la force des choses, à m’intéresser à la chose politique et à son impact sur la société et les individus. Un peu comme on observe les derniers ébats d’une bête qui meure.

Parce que oui, ayant toujours été un idéaliste, je ne me suis jamais reconnu dans cet exercice de pouvoir. J’ai beau essayer, ça me gratte dans le sens contraire du poil.



En fait, tout semble nous opposer. Je désire la paix dans le monde, la politique ordonne les guerres et les conflits sans jamais nous consulter. Je soutiens une justice impartiale et équitable, la politique utilise la justice pour arriver à ses fins personnelles. J’aspire à la liberté de penser, la politique professe l’idéologie, la doctrine et la pensée unique et souveraine. Je suis pour le respect de l’autre, la politique encourage la différenciation, le mépris et la haine. Je suis pour la liberté de l’individu à diriger sa vie, la politique demande d’abandonner tout pouvoir à ses « élus ». Je pourrais continuer ad infinitum.

Curieusement, j’ai observé que la quasi-totalité des gens que j’ai pu rencontrer partageait les mêmes aspirations que moi. On pourrait alors penser qu’un candidat qui ferait campagne sur les points ci-dessus obtiendrait 100% des suffrages, le score idéal pour pouvoir prétendre à une vraie démocratie. Mais en fait non. Les politiciens ne font pas dans les utopies, ils font dans le sérieux. Le concret. Le chômage, l’inflation (rebaptisée dette nationale depuis la monnaie unique), l’insécurité, la faillite de l’éducation, le lent délitement de la qualité de vie. Tous ces maux qu’ils ont eux-mêmes créés ou amplifiés de par leur démontrable manque de compétences depuis des décennies.

Peut-on leur en vouloir ? Ils n’ont jamais géré une ferme ou fait fructifier une entreprise. Comment pourraient-ils prétendre gérer un pays ? Ça ne s’apprend pas dans les livres ni sur les bancs dorés de l’ENA. Ils ont beau agiter ces programmes réchauffés quinquennat après quinquennat qu’ils sont bien incapables de mener à bien, les gens ne sont pas dupes, même lorsqu’ils font semblant.

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À force de lamentablement échouer à démontrer une quelconque compétence à faire correctement leur travail, les politiciens sont une race en voie d’extinction et ils ne le savent même pas.

La politique, c’était peut-être différent du temps d’Athènes l’ancienne, quand le mot « polis » désignait encore « la cité », mais aujourd’hui c’est essentiellement devenu l’instrument d’une élite jalouse de ses pouvoirs et de ses privilèges, prête à ne reculer devant aucun crime, aucune trahison, aucun mensonge, pour protéger sa survie.

La quête politique est la quête du pouvoir absolu. Elle salit tout ce qu’elle touche.

Dans la plupart des aspects de notre vie, nous n’avons aucun besoin de « gouvernement ». Un individu passablement sain n’a pas besoin qu’on lui tienne la main en permanence ni qu’on lui dicte ses choix. Les gens peuvent s’organiser entre eux sans avoir besoin d’être constamment supervisés (et ponctionnés au passage de leurs économies durement gagnées).

L’État est devenu une chose informe et autoritaire qui s’immisce dans tous les recoins de notre vie et contre lequel l’individu est totalement désarmé. Les hommes n’ont d’autre choix que d’aller bravement mourir pour la patrie sans jamais avoir leur mot à dire. Ils n’ont pas d’autre choix que de voir le fruit de leur labeur passer entre les mains de ceux qui ne servent que leurs propres intérêts et ceux des corporations qui les financent. Ils sont impuissants devant la destruction de leur environnement, celui qu’ils légueront à leurs enfants. Ils ne peuvent que contempler la misère du monde sans jamais être en mesure d’y apporter le moindre réconfort. Et ceux qui tentent de protester sont impitoyablement réduits au silence.

Comme tous les politiciens vous l’expliqueront, les coupables, bien évidemment, ce sont les autres. Ceux de Droite ou de Gauche, les Extrêmes. Les gens d’ici ou ceux d’ailleurs. Si le monde va mal, c’est de leur faute. La solution est de les chasser, de les anéantir, de les priver de pouvoir. Il faut choisir un camp pour savoir où se trouve l’ennemi à abattre, la bête immonde, la fin de toute vie et de toute civilisation. Parce que notre parti a toutes les réponses. Nous savons ce qui est le mieux pour vous.

Vraiment ?

La politique opère un clivage entre les gens parce qu’elle présuppose qu’il existe des opinions incompatibles. C’est un mensonge. Deux personnes peuvent être d’opinion différente sans pour cela devenir ennemis. Au contraire, c’est dans l’opposition d’idées que la pensée évolue. Dans la remise en question des contraintes et des idées fixes. L’immuable et l’indiscutable (comme la pensée politique peut souvent l’être) n’ont jamais été source de progrès ni de changement.

À mon très humble avis, personne ne peut se vanter de posséder les réponses universelles. Chaque être est différent. Chaque personne a ses propres rêves et ses aspirations. Vos rêves et vos envies ne sont pas, et ne pourront jamais être, ceux de tel ou tel candidat. Il faut descendre bien bas, très bas, tout au fond du trou, pour trouver le dénominateur commun de tous les individus qui composent votre pays, canton ou même ville. Et à cette profondeur-là, il n’y a plus de lumière ni d’espérance. Il n’y a que l’obscurité.

Pour élever un groupe d’individus, quelle qu’en soit la taille, il faut élever chaque individu dans ce groupe. C’est un travail commun et individuel à la fois. Ce n’est pas une question d’opinions, d’esprit partisan ni même de majorité. Même lorsque 90% réussissent, les 10% restants peuvent faire de leur vie un enfer. Même 1% suffit. Chacun doit pouvoir trouver sa propre vérité, par lui-même, elle-même, et chacun doit être libre de s’élever individuellement. Dans le respect commun de l’autre. Il n’y a pas d’autre solution ni de raccourci, et tant pis si ça paraît utopique.

Faut-il alors abandonner toute responsabilité civique et laisser ceux qui vont voter pour la forme de servitude qui leur convient décider de notre futur ? Faut-il attendre que le système s’effondre, comme il le fera inévitablement, pour tenter de rebâtir une société sur des bases nouvelles ? Aurons-nous toujours une planète sur laquelle vivre ? Faut-il espérer un Sauveur qui prendra le pouvoir et nous délivrera tous ?

Je n’ai bien évidemment pas de réponse. Personne n’en a. Et chacun en a une. La seule option que je connaisse est de vivre sa vie, suivant ses propres principes, en cherchant ses vérités propres. D’exemplifier dans son attitude les valeurs qui sont les siennes. De ne pas tomber dans le piège de la division et de la haine. D’accepter que ses voisins aient des opinions différentes et de ne pas les mépriser ou tenter de les empêcher de vivre pour cela. D’accepter d’apprendre et de grandir et de comprendre que chaque personne autour de soi a le potentiel d’enrichir sa vie. Et de lutter chaque jour pour réaliser ses rêves en dépit de tous les obstacles, parce que la vie file entre nos doigts et si nous la passons à maudire les autres ou à les combattre, nous aurons oublié la chose la plus importante, c’est de vivre la nôtre.

D’aucuns diront que c’est une vision individuelle et égocentrique. Peut-être. Mais la victoire de l’individu est une défaite pour le politique. L’individu n’existe pas en politique, il n’est qu’un « électeur », celui qui est là essentiellement pour vous faire élire (et accessoirement couvrir votre salaire et vos largesses). Bien vite oublié, comme les promesses de campagne.

La société ne se construit pas sur les masses mais sur les individus. C’est l’individu, qu’il soit chercheur, poète, balayeur ou artisan, qui la fait vivre et la fait avancer. C’est lui qui doit progresser pour que la société ou la civilisation progresse. C’est à lui qu’il convient de tendre la main, d’homme à homme, pour l’aider à poursuivre ses rêves et, ce faisant, à nous faire tous progresser. Ensemble.

Pour conclure, comme le disait Buckminster Fuller : « On ne change jamais les choses en combattant la réalité existante. Pour changer quelque chose, il faut construire un nouveau modèle qui rendra l'ancien dépassé. »

Peut-être le temps est-il venu de réfléchir à ce nouveau modèle.

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